Interview de Nuno Lopes Silva

interwew

Nuno Lopes Silva, artiste que nous accueillons en résidence à la Maison de l’enfance de La Duchère dans le cadre du Musée Palissadaire, interviewé par notre stagiaire Jessica :

Pourquoi travailler avec des enfants ?
A l’âge de 6 ans, l’enfant  n’est pas encore souillé d’apriori, reste très « primitif ». Il doit encore effectuer tout un travail pour se positionner face au monde. Pour les enfants les arts plastiques sont comme un train producteur qui  permet justement d’affirmer une position, une vision du monde. Pour Vies-Varium, les enfants nous donnent en images,  ce qu’ils ressentent ; que se passe-t-il dans la tête d’un enfant qui grandit au milieu d’un chantier  à hauteur de tout un quartier ?  Les personnifications des véhicules en disent long sur leurs manières d’aborder le sujet.
L’enfant est aussi très fertile et spontané dans sa production, sans en être conscient. En tant qu’artiste, cela m’apporte beaucoup de matière à travailler en peu de temps. Je leur donne les clés pour  travailler leur imagination qu’ils me restituent, comme une sorte de feedback.

Par quels moyens as- tu abordé ce travail avec autant d’enfants ?
Les enfants sont plein de vie et se lassent vite !  Il me faut à chaque séance,  mettre en place des procédés qui restent ludiques pour capter leur attention, tout en gardant le dessin comme moyen d’expression.  J’ai effectué tout un travail de formulation pour partager consignes et informations afin que cela reste compréhensible à leurs yeux.

Qu’est ce que t’apporte cette expérience à la maison de l’enfance ?
Comme dit précédemment, énormément de matière et de spontanéité. Il est important de ne pas perdre l’impulsivité du geste,  même si je dois passer par une étape de recherche technique et de mise en forme finale.  J’ai aussi développé ma forme de communication auprès des enfants, je me sens plus à l’aise. Travailler avec les enfants de la Duchère m’a aussi  permis de comprendre le caractère nécessaire d’actions socioculturelles/relationnelles à mener auprès des habitants et populations mixtes. Il subsiste au pied des tours un réel problème d’identité qu’il faut contrer coûte que coûte. Les enfants ne se rendent pas encore compte que c’est dans leur diversité que se cachent de véritables trésors à exploiter. C’est pour cela que  je tenais réellement à composer les noms d’animaux de chantier par le mélange de leur propre nom : Phillima, Exisou, Dailaa… Autant de noms valise qui les font rire aux éclats.

Articles relatifs

Comments are closed.