Textualité de l’œuvre selon Yuchen LEE

Après le travail, elle se faufila dans cette « boîte carrée » qu’elle et les autres dénommaient « la maison ». Comme la pâleur du mur l’insupportait, elle avait demandé à l’agence de lui changer cette tapisserie aux couleurs pastel et aux motifs géométriques. Elle croyait à présent pouvoir se débarrasser de cette tristesse. Malheureusement, elle se sentait toujours aussi esseulée au moment où elle franchissait l’obscurité du pas de la porte, juste avant d’allumer la lumière.

Elle sortit une serviette du placard pour essuyer ses cheveux d’où s’écoulait de l’eau. Le téléphone retentit à ce moment-là. Le bruit de la pluie et des voitures à l’extérieur était si fort que la sonnerie en devenait presque inaudible.

Debout, face à la baie vitrée sur laquelle adhéraient les gouttes d’eau, elle feignait d’ignorer la sonnerie. Elle ne décrocha pas. Quelques instants plus tard, son portable qui se trouvait dans le sac, vibra. Le bruit de la vibration ressemblait beaucoup à ses sanglots de cette nuit-là et des nuits précédentes. Elle ne décrocha pas. Debout, face à la baie vitrée sur laquelle adhéraient les gouttes d’eau.

La nuit était à présent plus calme. Avant d’éteindre la lumière, elle vit son reflet sur la vitre, flou comme les voitures qui s’enfonçaient au loin dans la nuit…

Julie de Coster – Lyon II

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